Je suis de celles qui ose dire ce que d’habitude on tait.
De celles qui n’ont pas peur du jugement, de celles qui auraient aimé tout savoir avant.
De celles qui ont toujours voulu tout savoir sur les maux de la grossesse, l’accouchement, la rencontre avec bébé, les suites de couches & co. Tout, vraiment tout. Sans y mettre de langue de bois, de chichis & cie.
Aujourd’hui, j’avais envie de vous livrer une partie de l’histoire de cette grossesse.
Comme vous le savez surement, ce bébé comme son frère et sa sœur à été plus que désiré.
Et pourtant. Pourtant à l’heure où chaque jour j’aurai du me dire que la vie nous avait fait un nouveau cadeau, où chaque seconde j’aurai du prendre le temps de remercier ce destin, j’ai redouté. C’est bien ça. Redouté. Redouté ton arrivée dans nos vies. Dans notre quatuor qui fonctionne à merveille. Dans cette simplicité qu’est la vie avec des enfants de 6 ans.
J’ai aussi beaucoup douté, de ma capacité à m’occuper de 3 enfants, du quotidien & co. Je me suis vue me perdre dans ce rôle de mère au foyer et avancer sans bien regarder en avant finalement. J’ai regretté aussi…
J’ai culpabilisé. Beaucoup. D’avoir toutes ces pensées « à cause de toi ». J’ai essayé de t’en parler quand le temps me le permettait bien qu’à chaque fois trop court pour te dire tout.
Contrairement à ton frère et ta sœur, je n’ai pas honte à dire que je n’ai pas ressenti beaucoup d’amour pour toi pendant cette grossesse. C’est dur venant d’une mère de dire cela de son futur enfant mais je ne souhaite pas le cacher. Jusqu’alors, je ne ressentais rien, tant je doutais, redoutais… Et tant je ne réalisais pas que tu étais là au creux de moi.
Je ne saurai expliquer pourquoi durant quasi toute cette grossesse je n’ai pas réalisé. Bien sûr il y a mes grands qui m’accaparent du temps. Mais le reste ? J’ai peut être essayer de combler mes doutes avec une vie bien remplie, « t’oubliant » un peu…
Mais j’ai essayé. Du mieux que j’ai pu à te consacrer comme je le pouvais du temps, à nous créer à nous notre histoire pré-natale. Elle n’est pas comme je l’avais espérée mais au moins elle a le mérite d’être là et un jour je te la raconterai.
Hier, c’était le jour de la dernière échographie officielle. Celle où on t’a à peine aperçu, celle où on a commencé à parler accouchement. Et hier, pour la première fois j’ai eu hâte de te rencontrer. Vraiment. Sans questionnements aucun, sans doutes, ni tiraillements dans le coeur. C’était limpide, simple, évident. Tout ce que j’aurai aimé ressentir pour toi avant…
Il aura donc fallu 8 mois de grossesse pour que je m’ouvre enfin à toi, que je lâche tout et que je prenne conscience. Alors en attendant que les 55 petits jours encore au creux de moi ne défilent trop, je vais essayer de rattraper le temps. Pour te dire tout ce que j’ai à te dire depuis tout ce temps.
55 petits jours pour te montrer que oui, enfin je t’aime.
Mon bébé, mon nouveau cadeau.
(et te dire aussi combien je suis si désolée…)


