J’ai été mère au foyer pendant la 1ère année des enfants.
Je ne me voyais pas reprendre le travail à leurs 6 mois, du coup j’ai prolongé un peu pour profiter.
Mais au bout d’un moment j’ai eu envie de reprendre mon activité professionnelle, pour m’épanouir non pas que par mon rôle de maman mais retrouver aussi ma vie de femme (indépendante) et ma vie sociale.
J’ai tenu 2 ans. Puis les choses ont fait que j’ai dit adieu à mon entreprise et que depuis le mois de novembre je suis au chômage. J’expérimente donc à nouveau la vie de la mère au foyer à plein temps.
Je ne vais pas vous cacher, que lorsque je travaillais je me suis souvent demandé ce que pouvaient bien faire les mères au foyer de leur journée avant 16h30 (et pourtant j’ai été cette mère au foyer avec deux bébés à charge à plein temps). Je me disais que moi j’étais quand même un peu un super héros en jonglant avec les enfants, le travail, la maison, mon conjoint, mon blog et mes passions.
Mais cette idée est depuis ces derniers mois bien loin.
Une mère au foyer est sur le pont dès 7h du matin et ce jusqu’à au moins 20h (quand il n’y a pas le linge à étendre et le lave vaisselle à débarrasser à 23h quand on s’aperçoit qu’on à oublié). Une mère au foyer n’a pas de weekend, pas de vacances et ne souffle quasiment jamais. Une mère au foyer a toujours quelque chose à faire à la maison : le ménage, les lessives, les courses, les rdv chez le doc et Cie, les papiers, le rangement… et tant d’autres.
Quand j’étais salariée, je misais tout sur ma pause déjeuner. C’était mon moment à moi et rien qu’à moi. 1h30 pour penser à moi, être à 300% égoïste et profiter en voyant les copines, en faisant du shopping ou tout simplement en profitant avec les collègues sans penser à la maison.
Aujourd’hui, je ne vois pas mes journées passer et d’ailleurs je les trouve toujours bien trop courtes, pourtant je laisse mes enfants 3 fois par semaine à la cantine. Et quand je pense à mes journées au bureau, je ne cesse de me répéter que travailler en entreprise (ou autre) est vraiment beaucoup plus facile que d’être mère au foyer.
16h30 est vite arrivé et bien que ce que nous, les mères au foyer, réalisons au quotidien n’est pas toujours (très) valorisant ni très « important » on gère quand même d’une main de maître la vie de la famille. Et on se met la pression. Car notre seule « activité » à nous c’est notre chez nous. Notre seule récompense n’est pas le salaire, les encouragements des collègues, les primes etc… non nous notre seule rétribution c’est de voir notre famille heureuse. Alors on essaie d’être encore meilleure que celles qui travaillent et qui enchaînent métro/boulot/enfants/dodo. Et on ne lâche rien (tout du moins on essaie de faire face) pour que tout roule à 100%.
J’entends souvent « mais tu as du temps pour toi quand même entre deux machines ».
Alors oui c’est vrai j’ai un peu de temps quand je décide de le prendre. Mais c’est pareil pour un salarié derrière son bureau qui ferai lui aussi des pauses, personne ne peut tenir 8h derrière un écran sans débrancher.
Comme un salarié, moi aussi, le soir quand tout le monde est couché, que le dîner est préparé et que la maison est rangée j’ai besoin de décompresser. Comme quand j’ouvrais la porte d’entrée de la maison et que je me mettais à souffler sur le canapé une fois ma journée de salariée terminée avant d’entamer ma 2ème journée (de maman).
Mais ça, on y pense pas.
On ne pense pas que la mère au foyer ai besoin de souffler, qu’elle aussi est épuisée de sa journée, des allers retours à l’école, des rdvs, des machines, des petits riens mais beaucoup de petits riens qui à la fin de la journée se transforme en d’innombrables riens…
On se dit que elle, elle a eu du temps toute la journée et qu’on peut se reposer sur elle. Mais non la mère au foyer (au delà du fait qu’elle souffre parfois d’une immense solitude mais c’est un autre sujet), a besoin de soupape de décompression elle aussi.
Car quand même, elle réalise le plus beau métier du monde mais aussi le plus difficile.
Alors à toutes les mères au foyer, mea culpa.
Mea culpa d’avoir pu un jour pensé que vos journées étaient « faciles ».
Et à toutes celles qui sont à la maison, qui se posent des questions, qui se demandent si elles ont fait le bon choix, si elles existent vraiment dans cette société, une grosse pensée.
Je vous embrasse.



