J’ai vécu le burn out professionnel, le vrai, à 33 ans.
Je crois que je ne suis jamais livrée ici sur ce par quoi je suis passée ces deux dernières années.
Car oui, au delà des jolies photos, de la vie avec les enfants, des sorties, de la mode, la déco etc, il y a la vie, la vraie vie, celle que je ne montre que peu ici.
Mais voilà, aujourd’hui après m’être enfin relevée je pense que je peux en parler dans les grandes lignes.
J’ai donc vécu le burn out, le vrai. Celui qui vous tombe dessus comme un coup de massue. Celui qui vous donne des douleurs musculaires au corps, celui qui vous empêche littéralement de comprendre le moindre email en français de vos clients. J’ai lutté, quelques mois, arrêtée 2 semaines, une pause vacances et puis le « ressort qui a lâché » comme dirait mon médecin.
L’impossibilité de me relever, de faire face, de me reprendre en main.
J’ai connu le fond du fond, celui qui vous emmène dans des Abymes insoupçonnées, celui qui vous terrasse, vous fais pleurer non stop, vous consume à petit feu.
J’ai été arrêtée 1 an. Vécu les contre visites médicales de mon employeur, les incompréhensions de certains, les silences radio de mon équipe, les pertes de poids, les idées noires, très noires…
Durant cette période, j’ai puisé ma force dans mes enfants, ma raison d’être, de vivre. Heureusement qu’ils étaient là….
Puis un jour j’ai décidé de me relever et j’ai fais face.
Rdv chez une psychologue du travail qui m’a beaucoup aidé, moi qui pensais ne plus rien valoir, moi qui me sentais nulle, incapable, conne, bête et tant d’autres… moi qui avait été littéralement rabaissée par mon ancien employeur… Puis je me suis tournée vers à la médecine du travail afin de trouver une issue, mon employeur faisant littéralement « le mort » hormis ses courriers de convocations aux contre visites médicales.
Et après de nombreux rendez-vous, un énorme dossier, le verdict est tombé : inaptitude définitive à tous postes dans mon entreprise.
La délivrance. La délivrance, que ce licenciement obligatoire, ce papier que j’ai signé et qui m’a enfin délivrée de mon ancien employeur, employeur a qui j’ai donné 8 ans, envers qui j’ai toujours été loyale, acceptée des choses que personne n’aurai accepté, géré 2 postes en 1, 1 a grosses responsabilités sans augmentation, ni changement de statut… Délivrance pour moi qui pendant 1 an, chaque mois, leur envoyais mes arrêts et en avais la gerbe d’écrire leur nom sur l’enveloppe…
Et j’ai continué à me relever.
J’ai été consulter une psy, qui m’a beaucoup aidé, qui a mis des mots sur la souffrance que j’ai vécu au travail, sur la culpabilité que j’avais à avoir « lâché » mon équipe bien que je souffrais et étais malade, qui m’a aidé à ma reconstruction petit à petit…
1 an, 1 an de consultation, de remise en question, de chômage, de nouveaux projets pro et persos.
1 an qui m’ont aidé à me découvrir vraiment, à me reconstruire.
Aujourd’hui, je suis fière de dire que je suis guérie. Que la dépression est loin derrière, car oui le burn out est véritablement une dépression. Aujourd’hui, quand je regarde en arrière je me dis que finalement ce burn out est un mal pour un bien, que j’aurai été là pour mes enfants, que j’aurai enfin pu me projeter dans une autre vie, une autre voie pro et que finalement il ne faut en tirer que du positif.
A l’heure où je vous parle, je fais encore le point sur ma vie pro à presque 36 ans.
Je ne sais pas encore trop où je vais, même si ça commence à se dessiner et même si je fais une croix sur 15 années professionnelles et que je dis adieu à mon ancien secteur qu’étaient les relations presse.
Aujourd’hui, je suis heureuse. Vraiment.
Et que c’est bon de le dire et de l’écrire. Moi qui étais littéralement à ramasser à la petite cuillère il y a encore deux ans.
Mon seul regret : la perte de certains proches durant cette sale période.
La dépression ça fait peur, il ne faut pas se le cacher et il est difficile de comprendre ce que l’autre vit et essayer de se mettre à sa place. Alors si je pouvais juste faire machine arrière et leur expliquer pourquoi, je le ferai, mais désormais je vais de l’avant, toujours avec quelques regrets, mais j’ai décidé de vivre vraiment pour moi et qu’advienne le passé.
Aujourd’hui, je me sens forte, et rien n’y personne ne pourra plus entraver mon chemin pour avancer…
Merci à ceux qui sont restés, ils se reconnaîtront ♥
Merci à mon homme d’avoir toujours cru en moi
et merci à mes enfants.

